Assistante familiale un métier de cœur et de raison

En charge de l’accueil des enfants placés, le Département privilégie le recours aux assistantes familiales plutôt qu’aux structures spécialisées. Catherine Bons est l’une d’elles.

À côté des photos de ses trois filles en robe de mariée, celle d’Ines. Plus loin, le portrait d’Iris. Les deux jeunes femmes ne sont pas les enfants de Catherine et de son époux. Ni les nièces. "Elles font partie de ma vie, tout simplement", commente l’intéressée.

Aujourd’hui adultes, toutes deux avaient été placées chez l’assistante familiale. L’une durant 5 ans. L’autre, 16 ans. Tout comme l’ont été Louane, Sophie, Victor et Anthony. Depuis maintenant 30 ans, la comptable de formation et femme d’artisan accueille jusqu’à quatre enfants dans sa maison de Conques-sur-Orbiel. "Une vocation par accident", s’amuse-t-elle à dire. Alors jeune maman, Catherine avait été sollicitée par une amie. Elle ne le regrette pas.

Il faut aimer ouvrir sa maison. Assistante familiale, c'est un choix de vie

"C’est un métier qui bouleverse vos repères affectifs et votre quotidien. Il faut savoir se remettre en question", concède l’assistante familiale, qui évoque les "lourdes histoires" des enfants qu’elle reçoit et "les troubles du comportement" qui les accompagnent souvent…

Avec beaucoup de finesse, Catherine s’adapte, tout en posant les règles nécessaires à leur éducation, alliées à une juste dose d’affection. "Tout est une question d’équilibre." Les enfants, eux, ne se trompent pas : "C’est Catherine et Marc et non maman et papa. Ils ont une histoire à construire avec nous mais aussi avec leurs parents. Ils sont ici pour poser leurs valises. On est là pour les accompagner avec leurs problématiques du mieux qu’on peut."

Une équipe de professionnels vers qui se tourner pour parler de l'enfant

Et l’assistante familiale d’évoquer les discussions avec les autres professionnels qui entourent l’enfant, les réflexions qui sont menées sur son orientation et auxquelles elle participe. "Pour cela, c’est un métier enrichissant…"

Catherine intègre les enfants qui lui sont confiés à tout, depuis les balades en forêt jusqu’aux vacances dans le gite familial du Berry. Un jour, ils repartent. "L’enfant qui retourne chez ses parents, c’est normal, donc il faut l’accepter."

En attendant, Catherine doit finir de remplacer le papier peint "de fille" par un décor new-yorkais dans la chambre de Marwan, 12 ans. Dans quelques heures, il rentrera du collège. Ce sera l’heure du goûter pour les frères Karl et Kasper, 7 et 6 ans. Avant le retour d’Antoine, 19 ans, du lycée. "Il faut aimer ouvrir sa maison. C’est un choix de vie."

  • Afin de préserver leur anonymat, les prénoms ont été changés